3ème édition 2011
DROITS HUMAINS : le thème de la liberté
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De la dictature à la démocratie en Amérique latine  

Révolution Amérique Latine

Le Portugal, l’Espagne, la Grèce, le Brésil, l’Argentine, le Chili, la Colombie, Cuba ont en commun l’histoire coloniale qui les a liés durant des siècles et leur libération récente du fascisme.
Rappelons qu’en Europe du Sud, cette liberté qui nous semble aujourd’hui si banale, fut proclamée en Espagne à la mort de Franco (1975), en Grèce, à la chute des Colonels (1974), au Portugal, lors de la révolution des OEillets (1974), et qu’enfin l’Italie a été le berceau du fascisme. Ironie de l’histoire, c’est à Athènes que la démocratie est née.

L’Amérique du Sud, comme l’Europe du Sud, a basculé de la dictature à la démocratie très tardivement.
Le Brésil y accéda en 1985, l’Argentine et l’Uruguay en 1984, le Chili en 1990, mais Cuba connaît toujours le système répressif du parti unique, et la Colombie, comme d’autres nations voisines, est minée par la corruption, la rébellion armée et la violence des narcotrafiquants.

En Amérique latine et dans l’Europe du Sud, les grands mouvements de contestation populaires furent relayés par les artistes et les intellectuels. Des créateurs tels Pablo Neruda (Chili), Borges (Argentine), Reinaldo Arenas (Cuba), De Melo Freyre (Brésil), Gabriel Garcia Marquez (Colombie), ont symbolisé la résistance à l’oppression.

Nous avons choisi de remémorer ce cheminement de l’Amérique latine vers la liberté par la musique, en programmant les plus fidèles aux traditions de ces pays, en célébrant, par une communion entre artistes et publics, la mémoire des victimes de la dictature.
La marche de la démocratie résonne encore des pas des miliciens formés aux techniques de torture par d’anciens nazis, et des cris des victimes qui hantent toujours les places publiques où se proclament chaque semaine les noms des disparus, alors qu’en Argentine et au Chili, les bourreaux commencent seulement à être jugés.

À l’heure où, dans nos démocraties occidentales, l’art devient de plus en plus une marchandise, il faut réactualiser les formes d’engagement et les idéaux défendus par les grands créateurs latins, de Garcia Lorca à Octavio Paz, qui donnèrent leur prix et leur valeur à nos libertés dont les nouvelles générations jouissent trop souvent en ne sachant pas assez ce qu’elles ont coûté.

Le directeur du festival

 

Cuba, une révolution à l’agonie…
En dépit des ratifications par le gouvernement cubain du Pacte international sur les droits civils et politiques, et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le régimecastriste demeure toujours hostile aux contestations et aux revendications politiques. Tous les grands médias sont sous le contrôle de l'État. Les journalistes exprimant des points de vue contraires à l’orthodoxie du parti unique sont soumis à un harcèlement policier, et le plus souvent placés en détention. Quand on libère des opposants, c’est pour les condamner à l’exil. En février dernier, deux dissidents politiques cubains ont été libérés contre leur gré. Hector Maseda et Angel Moya voulaient demeurer en prison tant que tous les opposants détenus ne seraient pas remis en liberté. Quarante et un de ces dissidents ont été libérés, mais aussitôt expulsés en Espagne. Hector Maseda et Angel Moya ont décidé de rester à Cuba, et d’y poursuivre leur lutte.

Le 21 octobre 2010, le Parlement européen a attribué le Prix Sakharov au dissident cubain Guillermo Fariñas Hernández. Il s’agit de la troisième fois en neuf ans qu’un opposant cubain reçoit cette distinction, après Les Dames en blanc, en 2005, et Oswaldo Payá, en 2002. Guillermo Fariñas, 48 ans, qui a mené vingt-trois grèves de la faim contre le régime castriste, a dédié son prix aux « combattants de la démocratie à Cuba ». Le culte idolâtre d’une révolution vieille de plus de cinquante ans, dont la légitimité historique, sans cesse ressourcée dans le combat contre les États-Unis, inspire toujours la propagande d’un pouvoir agonisant qui veut survivre à tout prix, à l’image du « Leader Maximo ». Cependant, l’embargo obstiné des États-Unis a des effets très négatifs sur l’exercice des droits humains.

Au seul préjudice de la population, il entrave son approvisionnement en nourriture, en médicaments et en matériaux de construction, donnant à la nomenklatura castriste de bonnes raisons de réprimer ceux qui la contestent. L’assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution, soutenue par 185 pays, demandant aux États-Unis la levée de l'embargo contre Cuba. L’émancipation du peuple cubain passera nécessairement par une ouverture de ses frontières, une libre circulation des produits de consommation, des personnes et des idées. Les Cubains ont reçu l'autorisation d'acheter des téléphones portables et des ordinateurs pour leur usage personnel. L'accès à Internet est soumis à des restrictions, mais l’on sait, depuis le Printemps des révolutions arabes, qu’il peut devenir un outil redoutable pour l’avènement de la démocratie.

Rappelons toutefois que Cuba est le pays d’Amérique latine où les droits sociaux, l’accès aux soins et à l’éducation, l’égalité homme/femme, sont sans équivalent dans cette région du monde, alors que tant de démocraties sud-américaines donnent le spectacle de la corruption, de l’inégalité et de la guerre civile.

Le directeur du Festival

 

Salvador Allende  

Homme d’Etat chilien

Né à Valparaíso le 26 juin 1908
Décédé le 11 septembre 1973

« L'Histoire est à nous, c'est le Peuple qui la fait »
Salvador Allende

Unique président socialiste du Chili au XXème siècle, Salvador Allende fut l'un des hommes politiques clef de l'Amérique Latine, avant d'être renversé par un coup d'état militaire dirigé par le général Augusto Pinochet Ugarte. Issu d'un milieu bourgeois de libres-penseurs, il s'affilie très tôt à la franc-maçonnerie et adhère au parti socialiste chilien dès 1933. Sa carrière politique débute en 1937 par une élection à la Chambre basse du Congrès. Docteur en médecine, il devient, l'année suivante, ministre de la Santé. Son ascension politique se poursuit par un poste de Sénateur, en 1945, siège qu'il occupe durant un quart de siècle et qui lui assure une grande notoriété populaire. Au cours de cette période, il est à trois reprises présenté comme candidat à la présidence par son parti, le Front d'Action Populaire. C'est lors de sa quatrième tentative, en 1970, sous la bannière de l'Unité Populaire (coalition de partis de gauche), qu'il remporte les élections d'une courte majorité. Il mène un important projet de nationalisation, mais l'économie du pays s'effondre et l'inflation augmente. Face à une armée inquiète, le président Allende voit sa marge de manoeuvre diminuer. Et le 11 septembre 1973,Augusto Pinochet, soutenu par les États-Unis, s'empare du pouvoir. Le même jour, Salvador Allende meurt dans de troubles circonstances.

Source : http://www.evene.fr/
Infos : http://fr.wikipedia.org/wiki/Salvador_Allende

Salvador Allende


Enregistrement du dernier discours du président Salvador Allende retranché dans le palais présidentiel de La Moneda,
lors du coup d'Etat du 11 septembre 1973, à partir de 9h10 sur Radio Magallanes.
Salvador ALLENDE entouré de ses gardes du corps.
Sous-titres français.

 

C’est plus qu’un hommage que j’ai envie de rendre au camarade « président » assassiné dans son palais de la Moneda, à Santiago du Chili, tandis que les chars de Pinochet l’encerclaient. C’était il y a 37 ans !

Candidat socialiste battu une 1ère fois, puis élu la seconde, Salvador Allende incarnait pour les jeunes de ma génération, nous avions 20 ans, le symbole de la démocratie, de la lutte contre le fascisme, le basculement à gauche de ces pays du continent Sud Américain qui avaient connu la dictature et l’échec malheureux du combat armé et clandestin avec Che Guevara, 6 ans plus tôt dans la jungle de Bolivie.

Oui, je me suis engagé à ce moment là, et j’ai partagé avec beaucoup d’amis qui avaient du fuir le Chili, l’espérance de mettre à bas la dictature fasciste, portée au pouvoir par la C.I.A., soutenue par l’Eglise officielle d’Amérique latine, et dont les mains sont souillées du sang de milliers de victimes.

Je me suis engagé parce que je me sentais concerné et parce que François Mitterrand était l’ami d’Allende. Que de défilés, de protestations, de manifestations, tout au long des années 70, où nous proclamions ensemble « un pueblo unido, jàmas sera vencido ». Elles ont vieilli, toutes les mères de ces militants politiques disparus, qui n’ont cessé de pleurer leurs morts pendant ces décennies sur la Place de mai !

Le Chili est redevenue une démocratie ; les chiliens ont réélu une présidente de la république socialiste ; tous les tortionnaires de Pinochet, ceux qui jetaient les prisonniers depuis les avions, dans la mer après les avoir torturés, n’ont pas été jugés ou condamnés ! Mais l’exemple de Salvador Allende reste et restera pour moi un modèle et une source permanente de réflexion et d’engagement.

Il est à l’image de ce festival, porteur de toutes les valeurs qui fondent mon idéal.

Patrick Sève

 

Robert Badinter  

Avocat et homme d’Etat français

Né à Paris le 30 mars 1928

 

« La justice française ne peut plus être une justice qui tue »
Robert Badinter

Avocat au barreau de Paris, Robert Badinter lie son nom à la défense de causes célèbres, comme celle de Patrick Henry. Militant pour les droits de l'Homme, il entre au parti socialistedès 1971. Nommé garde des Sceaux et ministre de la Justice durant le premier septennat de François Mitterrand, il fait voter par l'Assemblée nationale l'abolition de la peine de mort le 9 octobre 1981. Il est également à l'origine d'autres mesures telles que l'abrogation du délit d'homosexualité, la suppression de la Cour de sûreté de l'Etat et des tribunaux permanents des forces armées, l'élargissement du droit d'action des associations pour la poursuite des crimes contre l'Humanité et des infractions racistes... De 1986 à 1995, il préside le Conseil constitutionnel et dirige la commission d'arbitrage de la CEE sur la question yougoslave. Auteur de nombreux essais historiques et politiques, il occupe le siège de sénateur des Hauts-de-Seine depuis 1995.

Source : http://www.evene.fr/
Infos : http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Badinter

Robert Badinter

 

 
Les enjeux de la révolution tunisienne  
 

Révolution tunisienne 2011
Photo : Reuter/Zoubaïr Souissi Tunisie,
Tunis le 14 janvier 2011.

La liberté n’est jamais acquise, mais toujours à conquérir.

La Tunisie vient de nous rappeler ce grand principe. Le jumelage de notre festival avec le Festival International des Arts Plastiques de Maharès nous fit partager la lutte de nos amis tunisiens, intellectuels, peintres, écrivains, cinéastes, musiciens, journalistes, au cours de ses trois dernières années. Nous fûmes les témoins privilégiés de leur combat contre un régime policier qui faisait obstacle à tout rapprochement entre nos municipalités. Nos camarades souffraient quotidiennement de la censure ; elle les blessait dans leur dignité et leur intégrité morale. Aujourd’hui, ces artistes et intellectuels pourront s’épanouir dans la liberté retrouvée et prendre les initiatives créatrices qui leur étaient interdites.

Mais l’enjeu fondamental de cette révolution est de bâtir une démocratie authentique. Nous analyserons les conditions requises pour atteindre cet objectif dont la réalisation serait unique dans le monde arabe.

À l’heure où, dans nos démocraties, l’art est de plus en plus une marchandise au service du divertissement et du star-système, il faut nous remémorer les sacrifices consentis par tant de femmes et d’hommes auxquels nous devons une liberté dont les nouvelles générations jouissent trop souvent, hélas, en oubliant ce qu’elle a coûté.

Cette troisième édition du festival leur est dédiée.

 

 
 
Prison, comment y vivre des expériences de création ?  
 

Surpopulation, conditions de vie misérables, suicides, incapacité à réinsérer, augmentation des récidives... Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment avons-nous pu laisser se propager ce qui s’apparente à une maladie incurable du système ?
Pour répondre à ces questions, le mieux est de ne pas condamner le système carcéral en tant que tel et en totalité mais d’œuvrer en son sein pour améliorer la vies des détenus et leur donner des chances réelles de réinsertion.

Nous croyons que l’éducation artistique, la créativité individuelle et collective et la valorisation de soi qu’implique la rencontre avec le public sont des outils indispensables au détenu pour acquérir l’estime de soi et des autres.

À l’initiative du Festival, trois formations en théâtre, danse et musique, ont été mises en place à la Maison d’Arrêt de Fresnes, en 20O9, en partenariat avec le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP 94), pour aboutir à deux créations théâtrales et musicales que les détenus volontaires ont conçu avec nos intervenants.

Ces expériences seront reconduites en 2011 et les nouveaux spectacles programmés à la prison de Fresnes, au cours du festival.
 
   
Le Rapport 2011 d'Amnesty International
 
 

- La situation des droits humains dans le monde -

Cinquante ans après que la flamme de la bougie d'Amnesty International a commencé de briller et de mettre en lumière la répression dans le monde, la révolution des droits humains connaît aujourd'hui un moment décisif. Nous sommes à l'aube de changements majeurs.

Les hommes et les femmes de ce monde rejettent la peur. Des gens courageux, souvent emmenés par des jeunes, se mobilisent en faveur de la liberté et de la justice et défient les balles, les coups, les gaz lacrymogènes et les tanks. Associé aux nouvelles technologies utilisées par les militants pour déjouer les manœuvres des gouvernements qui cherchent à étouffer la liberté d'expression et répriment brutalement l'opposition pacifique, ce courage envoie aux gouvernements répressifs le message que leurs jours sont comptés.

Le mouvement se heurte toutefois à une ferme riposte de la part des forces de répression. La communauté internationale doit saisir cette occasion d'instaurer le changement et faire en sorte que 2011 ne soit pas l'année d'une aube illusoire pour les droits humains.

 
  http://www.youtube.com/user/AmnestyInternational  
   
     

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