LE FESTIVAL
       
 
   
   
Pourquoi un nouveau festival?
Nous voulions accueillir toutes les disciplines artistiques et intellectuelles, ou n’en exclure aucune, afin de mettre un terme à leurs cloisonnements artificiels.
Nous voulions que peintres, philosophes, poètes, dramaturges, compositeurs, chorégraphes, photographes, réalisateurs, journalistes et artistes de scène, de toutes les nationalités, se rencontrent devant un même public pour partager leurs expériences et leurs convictions.
Nous voulions que des associations coopèrent pour servir l’exception culturelle et la liberté de créer dans un « star-système » qui les assujettit aux diktats de la communication et de la consommation de masse.
Nous voulions que nos concitoyens puissent accéder à l’éducation artistique, en général, et à de nouvelles formations aux arts traditionnels, en particulier.
Alors l’idée d’un Festival des Droits Humains et des Cultures du Monde s’est imposée.
Toute culture, pour survivre, doit en rencontrer d’autres, tout en préservant ses racines. Mais ce souhait ne peut être exaucé que si nous faisons valoir les droits relatifs à la liberté d’expression, à la préservation des identités, à la valorisation des patrimoines, à la défense des minorités et, par conséquent, si nous nous opposons à toutes les formes de censure et de discrimination.
Ces exigences ne pouvaient trouver un cadre à leur mesure que par la création d’un festival qui leur fût consacré. C’est chose faite à L’Haÿ-les-Roses, grâce à son Maire, Patrick SÈVE.

Le festival : un outil au service de la cohésion sociale et du développement durable
par la formation aux arts traditionnels et aux cultures du Monde
la création de richesses artistiques
la participation associative
l’action humanitaire
les échanges interculturels 
Nous proposerons chaque année, pour tous les publics, une programmation pluridisciplinaire, offrant des expositions de peintures, de photographies, de la danse, du théâtre, des concerts, des films, des animations de rue et en maisons de retraite, des spectacles pour enfants, une action humanitaire, des débats sur les droits de l’Homme. Une dizaine de pays et régions du monde seront invitées à chaque édition, et une quarantaine d’associations de L’Haÿ-les-Roses et du Val de Bièvre travailleront à sa réalisation.
Le festival sera une fête, mais aussi un lieu de connaissance et un outil critique des mécanismes d’aliénation à l’œuvre dans nos sociétés.
Il aura pour mission d’inculquer et de stimuler une aptitude à la « résistance », et à la « dissidence », terme qui signifie en grec, « penser autrement ».
C’est pourquoi nous partirons en quête des « esprits », à la rencontre de nos concitoyens, sur leurs lieux de travail, dans la rue, les écoles, les collèges, les maisons de retraite, les quartiers « difficiles ».
Tous les publics sont nécessaires à la réussite d’un grand moment de fraternité républicaine.
Il est capital de se rencontrer, de se connaître, de travailler ensemble, au-delà de nos différences, pour faire tomber les murs d’une société de castes qui nous opposent les uns aux autres.
L’interaction et l’interactivité entre publics, artistes et intellectuels illustreront une nouvelle manière de vivre l’art et la culture, à l’opposé de celle que nous imposent le star-système et le show-business.

Georges BOUKOFF

 
 
La philosophie du festival  
 
PROPÉDEUTIQUE  À  TOUT  FESTIVAL  FUTUR

Il existe de nombreuses manifestations consacrées aux Droits Humains et aux Cultures du Monde mais, à notre connaissance, aucune ne les associe au programme d’un même festival.
Dans le monde du spectacle, nous n’avons rien trouvé qui soit dédié au rapport entre le droit et la culture ; qui parle de la condition sociale et politique des artistes, écrivains, philosophes, face aux obstacles dressés contre leurs créations ; rien qui interroge la dissidence et sa relation à l’art, incarnée de manière emblématique, dans l’ex-U.R.S.S., par le poète chanteur comédien, Vladimir VYSSOTSKI, en Italie par Dario FO et Pier-Paolo PASOLINI, aux U.S.A. par Noam CHOMSKY, Judith MALINA et Julian BECK, en France par Antonin ARTAUD et, beaucoup plus récemment, un Léo FERRÉ.
La dissidence existe-t-elle encore, et sous quelles formes ?
Les manifestations artistiques ont-elles, de nos jours, un lien avec l’engagement intellectuel et humaniste, comme dans les années cinquante et soixante, aux grandes heures du Jazz, du Surréalisme, de l’Existentialisme, puis du festival de Woodstock et des contestations étudiantes ?
Qui sont les héritiers de Claude LEVI-STRAUSS, André MALRAUX, André BRETON, Albert CAMUS, Jean-Paul SARTRE, Michel FOUCAULT, pour ne citer que ces grandes figures françaises de la pensée critique de notre civilisation ?
Des écrivains engagés œuvrent aujourd’hui certes, mais où les entend-t-on dans notre système de communication de masse qui n’ouvre ses portes qu’aux auteurs à succès et censure, par le silence, tout discours contraire à ses intérêts ?
Il est capital de mettre à l’épreuve notre capacité d’interrogation et de résistance, grâce aux moyens de l’art et de la philosophie, face à « l’idéologie du divertissement » instaurée par le show-business et le star-system.
"L'opium du peuple" n'est plus la religion mais la distraction forcée, programmée, conditionnée qu'incarne l'individu reclus dans le monde virtuel de sa console de jeu ou le spectateur médusé par les vedettes du petit écran.
Notre festival se devait de naître au moment où la culture, outil de toute émancipation, s’est transformée en une entreprise planétaire de domestication des «citoyens-consommateurs».
Nos libertés, hier garanties par le travail des artistes et des intellectuels, sont devenues la caution d’une propagande de marchandising généralisé qui les instrumentalise et les anesthésie. Leur pouvoir de subversion et de création est indispensable à la démocratie. Un nouveau festival n’aurait aucune raison d’être s’il ne se faisait leur porte-parole.
Le plus beau des festivals ne serait-il pas celui de la pensée ?

Georges BOUKOFF

 
   
     

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